C'est la vie aussi.
Certes, ce n'est pas un p'tit bonheur que celui-là. Il faut toutefois que je vous en fasse part.
J'ai une tante - enfin MA tante, puisque je n'en ai qu'une - avec qui, plus jeune, j'ai partagé de nombreuses vacances. De rêve, les vacances. A Londres, une fois, et le plus souvent en croisière sur un voilier lui appartenant, dans des endroits paradisiaques comme les îles éoliennes, la Sardaigne, la Corse... Toujours à se chamailler avec mon oncle, ce qui a donné lieu à de grandes phrases restées à la postérité.
Il y a trois ans, mon oncle est mort, à 91 ans. Age vénérable certes, mais toujours trop tôt quand même. Après une période de choc d'environ un an, ma tante (83 maintenant) a repri du poil de la bête et s'est montrée comme on l'avait vue le reste de sa vie : indestructible. Puis elle a fait un AVC. Tout petit ; elle est rentrée vivre chez elle sans séquelle. Puis un autre. Puis elle est tombée dans la rue. Puis encore une fois. Elle est aujourd'hui en maison de retraite. Elle y a d'abord été admise temporairement. Malheureusement, ces chocs répétés ont atteint son esprit. Il ne lui en reste maintenant plus que pour tourner en rond sur des idées fixes, perdre la notion du temps, et nous apparaître tellement étrange, voir étrangère, qu'il nous faut faire le deuil de son ancienne personne, alors qu'elle est toujours vivante. Certains qui refusaient l'évidence encore récemment commence à prendre la mesure de son état. Comment accepter une telle transformation ?
J'imagine que certain(e)s d'entre vous ont déjà été confrontés à ce genre de situations, à leur plus grand désarroi. C'est extrêment dérangeant et désarçonnant. On se sent tellement démuni.
Merci à vous de m'avoir lue, c'était la séquence "mon lectorat me sert de psy".
A bientôt !